dimanche 27 avril 2014

Le blend' de la victoire

Salut à tous!
Aujourd'hui, c'est dimanche, ça s'annonce placide et sans embrouille. Et comme j'ai pas vraiment l'inspiration pour enchaîner les fig's, ces derniers temps, j'ai décidé de vous présenter un projet de modélisation dont je me suis servi pour postuler dans plusieurs écoles d'animation parisiennes (l'une d'elle m'a d'ailleurs récemment accepté!).
Voici donc, sans plus de cérémonie, le projet suscité, avec quelques lignes explicatives de chaque grande étape du boulot (en beaucoup plus concis, cela va de soit). Ce projet a été réalisé avec Blender, logiciel de modélisation-texturing-animation-layout-rendu gratuit et en libre distribution.



On s'attaque dans un premier temps à la modélisation du personnage. Il est question de lui donner un corps basique, carré, que l'on affinera par la suite. Pour cette bestiole, je me suis basé sur un cube simple que j'ai "arrondi" et "allongé" pour donner le tronc du corps, la queue et la tête; avant d'utiliser un effet de miroir pour les membres symétriques (oreilles et pattes). La plupart des personnages modélisés sont créés dans une position plutôt neutre afin de faciliter l'animation et certains détails, comme les poils ou les yeux, par exemple.


Mais la modélisation est sans doute le moins complexe des boulots comparé à ce qui suit. Une fois la charpente de mon personnage achevée, il va falloir lui donner de la couleur et un peu de mouvement. ^^ Pour commencer, j'ai assigné à la peau de ma bestiole un "matériel" bleu foncé, et un autre bien plus clair pour la peau du ventre. Sur l'image, on peut de plus constater que j'ai ajouté une armature dans les oreilles, la tête et la queue (on y reviendra plus tard). J'ai également commencé à tripoter la position et la propriété des lampes (les points en cercle avec une droite qui les relie au sol) pour faire quelques essais d'éclairage.


Voici un premier rendu avec un éclairage foireux. J'ai ajouté des yeux trèèèèès basiques (en gros, deux sphères noires avec des propriétés de reflet comparables à un bois vernis), ainsi que des orteils suffisamment larges pour donner un effet de réalisme physique aux pattes. Notez le découpage des ombres sur le sol qui suivent parfaitement le trajet de la lumière en provenance de mes deux lampes ^^


Lissage des courbes, ajout de narines, bref, du détail pour complexifier le personnage. On commence enfin à faire joujou avec l'animation. La technique que j'utilise est sobrement appelée "skinning": Etant donné que mon personnage est organique, cette technique permet de considérer l'armature précédemment posée comme un squelette sous la peau de la créature. On pourra ainsi donner au personnage l'illusion d'un mouvement plus ou moins naturel (je sais, c'est difficile d'en juger avec des photos....). Quelques détails ont étés modélisés et ajoutés pour donner plus de couleur et de richesse à l'environnement.


Ajout de textures pour donner à la peau du personnage une consistance toujours plus raffinée. Il me faudrait un article entier rien que pour vous parler des textures, alors je vais me retenir. ^^ Mais gardez bien en tête que cette étape est essentielle dans presque n'importe quel projet!


Pour finir, je me suis un peu frotté à une technique d'animation avancée et qui a toujours garantit un effet bœuf si bien maîtrisée: les particules. Comment vous expliquer en quelques lignes l'intérêt de cette méthode au nom si peu avenant? Hum... Vous voyez les superbes cheveux soyeux de la princesse Fiona, dans Schrek? C'est un système de particules bien chiadé. La fumée qui s'échappe d'une cheminée? Particules. Un feu de forêt, ou bien craché depuis la gueule d'un dragon dans Game Of Throne? Particules, et encore particules! Enfin bref, vous l'aurez compris, cette technique sert à plein de choses. Je m'en suis servi ici pour rajouter un joli pelage dynamique à ma bestiole (qui suivra donc les mouvements de tête, de queue...). J'en ai également profité pour créer un joli gazon, parce que ce sol marron me déprimait un peu. =) 


Tadaaaaam! Une fois toutes les étapes franchies avec rigueur et assiduité, voici un petit aperçu de ce que l'on obtient! J'espère que ce petit article saura contenter votre curiosité, et vous faire prendre conscience du boulot faramineux que c'est rien que pour obtenir 10 secondes de contenu avec un personnage encore très simple et peu réaliste. La prochaine fois que vous hurlerez devant la niaiserie d'un Pixar ou d'un Dreamworks, dites vous bien que même si les scénaristes semblent parfois se toucher le zob, les infographistes, eux, s'entassent par dizaines dans des locaux pourrav's pendant des semaines pour remplir décemment leur mission. A vot' bon cœur M'sieurs Dames...

mercredi 23 avril 2014

Un papier sur Guilty Crown

Coucou tout le monde!
Après avoir laissé crever mon blog plus de deux semaines, l'envie m'est soudainement venue de vous parler d'un anime que j'ai autant détesté qu'adoré au fur et à mesure de son visionnage. Je dois la découverte de cette série quelque peu underground (et en même temps pas du tout) à X, sans aucun doute possible mon meilleur contact pour ce qui est de débusquer du manga bien glauque à travers l'opacité des niaiseries du genre One Piece qui monopolisent actuellement la toile.
Guilty Crown est un anime pondu par les Productions I.G. (que les otakus du coins connaissent notamment pour Ghost in the Shell, Pokemon Origins, ou encore la partie animée bien sanglante dans Kill Bill I). Diffusé pour la première fois dans les environs de 2011, il m'est encore aujourd'hui difficile de déterminer si il s'agit d'un shonen ou d'un seinen. "Ranger l'oeuvre dans une case ne fait qu'en affadir la saveur", me répondrez vous sans doute. J'entends bien, mais dans ce cas, comment se forger un avis solide, si l'on a pas l'enclume adéquate sur laquelle se baser?
Mais c'est assez de théorisation sur l'exaltation du psyché humain. Sans plus attendre, voici mon petit pavé rétrospectif sur un ascenseur émotionnel  à 22 étages.


Tokyo, 2039. Shū Ouma, lycéen, sans grandes compétences notables (bah tiens!), tente de vivre une vie normale dans un Japon fragilisé par une terrible maladie qui a bousillé le pays dix ans plus tôt. Alors que la population est soumise à une étroite surveillance des autres pays qui n'hésiterons pas à raser la carte au premier signe de reprise d'épidémie; Shū se retrouve embarqué malgré lui dans les affaires d'un groupe de résistance, et investit d'un bien étrange pouvoir: le Void Genome. Cette étrange capacité permettra à notre looser générique de matérialiser l'âme des gens sous forme d'outils aussi diverses que variés, et souvent bien utiles...

Bon, le moins que l'on puisse accorder à l'oeuvre après quelques minutes de visionnage; c'est que la qualité de dessin et d'animations sont au rendez-vous. On est bien loin du dessin-animé économique torché à l'arrache que nos parents reprochaient à nos amis nippons il y a une vingtaine d'année. C'est propre, c'est coloré comme il faut, c'est fluide, c'est beau. Jusqu'ici, tout va bien.
Mais alors que le premier épisode laisse place au générique (qui atteste d'une bande-son par-ailleurs soignée), une pensée traversera certainement votre esprit:

"Bordeeeeel, mais qu'est ce que c'est que ce foutoir?!"

C'est quoi ce délire avec les dreadnought de WK40 boostés aux OGM's et montés sur des rollers? Pourquoi y'a une hackeuse avec des oreilles de chat? Pourquoi y'a la Soul Calibur planquée entre les nichons de la nana aux cheveux roses? Et d'ailleurs, c'est qui la nana aux cheveux roses? Mais surtout: Comment est ce qu'un putain de lycéen qui n'a jamais eu à se friter de sa vie se retrouve soudain capable de réaliser des sauts à la Matrix et de délivrer des coups d'épée dans la gueule dignes d'un Dovakhin élevé aux hormones?
N'attendez pas de réponse de ma part, hein. Y'en a pas. C'est déjà à peine si l'on trouve assez de place pour un scénario.
C'est en effet le petit défaut classique de l'anime au format modeste. Ça va vite, très vite. Alors que Naruto et Bleach engraissent leurs saisons à coup de flashbacks inutiles et de hors sujets frustrants, les réal' d'animes à franchise plus légère se voient obligés de compacter une intrigue parfois très riche et complexe dans un nombre assez réduit d'épisodes. Des concessions sur la logique et quelques raccourcis scénaristiques sont ainsi souvent employés, au grand dam' du public averti, et malgré un univers qui se veut assez riche.
Et oui, c'est comme ça les copains. Bienvenue au 21ème siècle, où la qualité d'une oeuvre s'évalue par les intentions d'achat et les spéculations sur l'audimat.
Vous croyez que j’exagère? Faites un tour dans le métro parisien! Demandez vous pourquoi les affiches de One Man Show périssables et de mises en scène de Feydeau recyclées 20 fois sont bien plus récurrentes que celles d'un bon vieux Brecht ou d'un Corneille. Tout le monde en fait, ça se vend, ça se retape sans fin, ça continue à se vendre, et surtout, on se casse moins le cul que si on devait inventer quelque chose de nouveau (ou pire, faire du neuf avec du vieux! beurk beurk beurk!).
Mais l'on s'écarte un peu du sujet.

L'histoire se débrouille pour tenir debout, malgré tout, et poser de temps en temps la récurrente question des sacrifices et des responsabilités dans un climat de génocide permanent. C'pas le thème le plus original du monde, mais les notions de devoir et de culpabilité sont couplés et abordés d'une manière tangible et intéressante.
Certains personnages se révèlent particulièrement complets, attachants ou ambigus, voir les trois à la fois. D'autres, comme Shū ou Inori (la nana aux cheveux roses), en leur qualité de potiches génériques et  facilement identifiables pour le jeune public, sont d'un inintérêt navrant, aux premiers abords. Leur charisme de poignée de porte y est sans aucun doute pour quelque chose.

Je n'ose développer plus avant, chers lecteurs, de peur de vous gâcher quelque révélation de l'intrigue (rapide, mais pas dégueulassement tissée, il faut bien l'admettre). Vous aurez remarqué qu'il m'est malaisé de me positionner sur cet anime, aussi bourré de clichés, de conventions, que capable de très positivement vous surprendre.
Je vous encourage cependant à tenter l'expérience par vous même, quit à ne regarder la série qu'une fois en coup de vent. Car même si il faut inexorablement constater les nombreux points faibles de l'oeuvre, on s'accorde en général sur le fait qu'elle mérite tout à fait d'être défendue et portée à un plus large public. Public qui saura sans doute mieux que moi l'apprécier à sa juste valeur.

Bis bald, chers lecteurs, et à la prochaine.

mardi 22 avril 2014

Prêtre de la peste


Salut à tous!
Votre dévouée plante est revenue saine et sauve du champ de bataille, et a conquis de nouvelles terres où établir d'épaisses et solides racines. Tout va bien de nouveau, donc, et je vais pouvoir par conséquent continuer à vous exposer mes foutues créations dans une sérénité toute relative.

Introduction miteuse rédigée au burin mise à part, mon crew de la peste a enfin son champion (même si il manque la moitié de la piétaille, mais sérieusement, peindre les régiments de chair à canon Gw m'exalte de moins en moins). C'est la première fois que je m'attaque à ces effets de "surbrillance", de "reflet", notamment visibles sur la pierre du bâton et sur l’encensoir. Et même si on est encore loin du sacro-saint réalisme, je suis assez content de mon boulot. Le montage, cependant, a été infernal. ><
A bientôt pour un article un peu moins fait à l'arrache.







mercredi 9 avril 2014

Un article avec rien que du texte. Si vous voulez plus de zolies photos en couleur, trouvez un autre blog.

Un long silence pesant a envahit la caverne. Plus rien ne bouge, le vent n'y siffle plus. C'est à peine si l'eau poisseuse ose encore troubler la quiétude des lieux en s'égouttant placidement des plafonds. On entendrait presque la mousse pousser, faire la course avec les stalactites. 
A l'entrée du tunnel, un sobre bureau cubique, abandonné, s'est recouvert de lianes et de fougère, témoignant seul d'un âge d'or oublié. Sur celui ci est posé depuis des siècles un écriteau en carton rigide à moitié rongé par l'humidité. L'encre y est néanmoins encore partiellement visible. Il y fût autrefois écrit:


"La plante en peau se voit quelque peu indisposée/ponible en ce moment et s'excuse par avance pour la gêne occasionnée. 

Les prises de Rendez-Vous se feront auprès du secrétariat. 

Etant donné qu'aucune secrétaire n'est disponible depuis environ 
un millénaire ou deux, veuillez ignorez cette dernière information."


Je ne suis pas repassé par la caverne depuis déjà un sacré moment. Et Dieu (ou bien le truc qui fait office de "Dieu") sait pourtant que j'me suis attaché à ce blog. Mais voilà, certains changements dans une existence se révèlent suffisamment drastiques pour nécessiter un investissement temps/énergie prioritaire.
En d'autres termes, j'ai des trucs à accomplir, et je me vois dans l'obligation de disparaître de la blogosphère quelques semaines de plus. Il y a de nouveaux champs de batailles jonchés de cadavres sur lesquels Mr Plante doit semer les spores nécrophages du spleen parisien.
Je vous prépare sur le côté bien entendu plein de choses à lire/voir histoire de vous inonder d'informations inutiles et de nihilisme borné dès mon retour.
Croisez-les doigts pour moi, on sait jamais. De très bonne nouvelles m'accompagneront sans doute.

Je vous lâche en maigre pâture une lettre de motivation que j'ai rédigé dans un instant de désespoir, en espérant qu'elle vous déridera toujours un peu:


Madame, Monsieur, Futur modérateur,


Dont la docte patience dompte sans loi les heures,


Dont le labeur sacré mène l'œil sur ces lignes,


A chercher la valeur en ces durs temps de guigne,


Veuillez donc aujourd'hui accuser réception,


De ma présente lettre de motivation.





Vous l'aurez remarqué, le zèle est mon ami,


Quand verve et création sont de notre parti.


Lorsqu'une histoire neuve, et belle, est à conter,


Mon entrain ponctuel, n'allez pas en douter!


Il est des gens sur Terre pour qui la passion,


Sait surpasser sans mal la procrastination.


J'affirme, sans détour, appartenir à ceux,


Qui, dans la déchéance, savent s'accrocher au Vœu:


La promesse qu'un poète, jadis, fit à sa muse,


De fuir la pensée: « Ô que je ne m'amuse! »


D'écarter tout loisir, société, ou paresse,


Pour mieux la satisfaire, ô, ultime allégresse!





Mon trait est maladroit, et mes lignes fuyantes.


Aux proportions d'école, je ne sais me ranger.


Néanmoins, l'ambiance assidue et fervente,


D'une bonne pédagogie sauront me confirmer!





Que reste-t-il à faire, sinon vous saluer?


Bien bas, respectueusement, comme il doit être fait.


Et s'il faut attester de quelque compétence,


A votre bon loisir, je reste, en conséquence.